Alerte rouge sur l’essence : flambée des prix !

Plus de 2€ le litre d’essence par endroit.  Pourtant, malgré la crise de l’énergie, ce week-end, en faisant le plein je me suis dit que le prix au litre était enfin un peu redescendu (seulement 1,65€ pour le sans plomb) et que ça faisait du bien au porte-monnaie. 

Je sais, entre le temps d’attente, les pénuries et le prix de ma station service, j’ai vraisemblablement fait partie des français chanceux de trouver une station compétitive. 

En regardant plus attentivement le ticket de caisse, j’ai vu qu’il y avait une aide pour la réduction du prix. Concrètement comment ça marche ? J’ai eu envie de décortiquer le mécanisme de cette ristourne.

Une aide pour les stations-service

Depuis le 1er avril 2022, et jusqu’au 31 décembre 2022, un décret du Premier ministre prévoit une aide exceptionnelle à destination des stations-service, dans le but de réduire les prix à la pompe[1].

En clair, l’État verse une subvention dont le montant varie dans le temps directement aux stations-service ou alors aux entreprises qui stockent le carburant avant de le livrer aux stations essence[2].

Le montant de l’aide a d’abord été de 15 centimes, jusqu’au 31 août 2022. Depuis le 1er septembre, l’aide est passée à 25 centimes par litre d’essence. Sauf si le décret est encore modifié, elle devrait par contre redescendre à 8 centimes (seulement) à partir du 1er novembre et complètement cesser en 2023[3]

Lorsque l’aide est versée aux entreprises qui stockent le carburant, celles-ci ont l’obligation de la rétrocéder aux stations essence. C’est-à-dire qu’elles doivent la répercuter en faisant une ristourne sur le prix final. De telle manière qu’en bout de chaine, ce sont toujours les stations essence qui bénéficient de l’aide pour acheter le carburant[4].

 

Bon très bien, les stations-service peuvent acheter moins cher. Mais comment ça marche pour que les prix baissent à la pompe ?

Toutes les stations essence sont éligibles à l’aide et la reçoivent.

Toutefois, le décret ne prévoit aucune contrepartie au versement de l’aide. Chaque station-service peut décider de répercuter tout, une partie ou rien du tout de la subvention sur le prix du litre.

Théoriquement, il est donc possible que l’État (et donc nos impôts) finance des stations-service qui ne « jouent pas le jeu » et qui n’appliquent pas la ristourne à la pompe.

 

Comment inciter les pompiste à une vraie baisse des prix ?

Pour assurer que les entreprises pétrolières baissent tout de même vraiment les prix pour les consommateurs comme vous et moi, plusieurs choses ont été mises en place.

Déjà, les stations essence sont obligées d’indiquer sur le ticket de caisse le montant de la ristourne qu’elles ont pratiqué sur les prix au litre[5].

Ensuite, elles doivent aussi indiquer à l’État les prix de vente qu’elles pratiquent.

Avec ces informations, le gouvernement a créé un comparateur des prix à la pompe près de chez vous : https://www.prix-carburants.gouv.fr/ ! Super pratique pour être sûr d’aller acheter l’essence là où elle est la moins chère !

 L’intérêt de ce comparateur est de faire jouer la concurrence. Pour être compétitives, et garder leurs clients, les entreprises sont incitées à baisser au maximum les prix puisque leurs concurrents le font.

Par ailleurs, l’État a aussi donné la possibilité aux grandes entreprises pétrolières de signer une « charte d’engagement ». Une sorte de contrat dans lequel, les entreprises s’engagent à répercuter toute l’aide sur le prix au litre.

D’après le gouvernement, elles l’ont presque toutes signée[6]. Dans le même genre, certaines entreprises complètent aussi d’elles-mêmes la baisse des prix. L’entreprise Total par exemple pratique 20 centimes de réduction supplémentaires en complément de l’aide d’Etat… de quoi attirer les automobilistes !

Ce dispositif a vraiment porté ces fruits jusqu’à présent… mais force est de constater qu’avec les pénuries, les prix sont remontés en flèche. A méditer. 

Et si tu veux en savoir plus sur l’action de l’Etat sur l’énergie, on te conseille aussi cet article sur les prix bloqués du gaz.

 

 

***

[1] Décret n° 2022-423 du 25 mars 2022 relatif à l’aide exceptionnelle à l’acquisition de carburants

[2] Article 2 du décret

[3] Article 4 du décret

[4] Article 2 du décret

[5] Article 14 du Décret

[6]La charte est les signataires est disponible à ce lien https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/charte_15cts_11042022.pdf

 

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