Du neuf sur nos étiquettes

Repartons faire les courses (je vous parlais de greenwashing). Voyons si vous êtes devenu des experts en lecture d’emballage ! Avec un quizz, et autre objectif cette fois-ci : saurez-vous deviner ce que signifient les informations suivantes, que vous retrouverez sur les étiquettes et emballages dans vos supermarchés ?

C’est nouveau : un certain nombre d’informations doivent désormais figurer sur les emballages des produits du quotidien. L’objectif principal des mentions qui deviennent obligatoires, c’est d’informer le consommateur (oui, toi) de l’impact environnemental des produits achetés. Un décret du 29 avril 2022[1] rend cela obligatoire.

Tous les produits ne sont pas encore concernés. Les obligations d’information s’appliquent principalement à compter de 2023, et de façon progressive : les plus grandes entreprises doivent afficher ces mentions à leurs produits dans un premier temps, puis ce sera d’ici à 2025 au tour des entreprises de plus petite taille.

Pour chaque item, devine ce que signifie la mention entre guillemets. Plusieurs réponses peuvent être correctes et attention spoiler, la solution est donnée juste à la suite.

 

“Emballage réemployabe”

 

A : L’emballage doit être réemployable au moins une 2ème fois pour le même usage ou un usage du même genre.

B : L’emballage doit être réemployable au moins 5 fois pour le même usage ou un usage du même genre.

C : L’emballage doit être réemployable au moins 10 fois pour le même usage ou un usage du même genre.

 

Bonne réponse : la réponse A. Un emballage est considéré comme réemployable  si on peut l’utiliser au moins 2 fois ! Il faut aussi que le réemploi soit organisé par (ou pour le compte) du producteur de l’emballage. Par exemple, si un emballage peut être utilisé une deuxième fois dans un magasin qui fait de la vente en vrac, il est réputé être réemployable.

 

Un vêtement qui “rejette des microfibres plastiques dans l’environnement”

 

Beaucoup de vêtements sont composés en tout ou partie de fibres synthétiques, qui sont obtenues par synthèse de composés chimiques (notamment d’hydrocarbures) – c’est une forme un peu cachée de plastique. Quand les vêtements passent à la machine à laver, ils rejettent des microfibres de plastique dans l’eau. Les futures machines à laver doivent d’ailleurs être équipées d’un filtre pour les retenir au mieux.[3]

Il devra être indiqué sur un vêtement qu’il “rejette des microfibres plastiques dans l’environnement”, quand la proportion de fibres synthétiques qu’il contient est :

A : supérieure à 30%

B : supérieure à 50%

C : supérieure à 70%

 

Bonne réponse : la réponse B. Ainsi, si un vêtement est fait d’au moins 50% de fibres synthétiques, il doit indiquer qu’il rejette des microfibres dans l’environnement. A 49%, l’obligation ne s’applique pas, c’est le jeu !

 

Indication géographique pour les vêtements

 

La traçabilité des produits textiles, des chaussures, et du linge de maison intéresse de plus en plus de consommateurs. Pour les vêtements et les autres textiles, le pays où ont lieu certaines étapes de production (le tissage, la teinture et l’impression, et la confection) doit être indiqué au consommateur. La même logique s’applique aussi aux chaussures mais de façon adaptée à la filière, à savoir pour le piquage, le montage et la finition des chaussures.

Pour les vêtements, la mention du pays où l’étape est réalisée doit être indiquée…:

A : pour chaque étape réalisée

B : pour la dernière étape réalisée

C : uniquement pour le pays dans lequel l’étape en cause est effectuée principalement

D : pour chaque pays dans lequel l’étape est effectuée, même accessoirement

 

Bonnes réponses : A et C. Dès qu’une étape est réalisée principalement dans un pays, celui-ci doit être mentionné pour cette étape. Pour les chaussures, l’information est exprimée pour chaque étape du pays où l’opération (piquage, montage et finition) a été réalisée. Clap de fin pour le “made in China”, sur l’étiquette on devrait voir apparaître par exemple “tissage : Inde ; teinture et impression : Bangladesh ; confection : Chine”).

 

“Emballage majoritairement recyclable”

 

Pour être un emballage majoritairement recyclable, il faut que l’emballage…

A : puisse être efficacement collecté (via par exemple des points de collecte facilement accessibles) et ensuite trié pour être recyclé (on dit qu’il est orienté vers les filières de recyclage)

B : ne contienne pas de substances ou d’éléments qui pourraient perturber le tri et le recyclage ou qui viendraient limiter l’utilisation de la matière recyclée

C : puisse être recyclé à l’échelle industrielle. Cela signifie que la qualité de la matière recyclée obtenue est suffisante pour garantir la pérennité des débouchés et que la filière de recyclage peut prendre en charge les produits pouvant s’y intégrer

D : une fois recyclée, la matière produite à partir de l’emballage doit peser au moins la moitié du poids de l’emballage initial.

 

Bonnes réponses : toutes les réponses à la fois ! Ce sont des conditions cumulatives, c’est-à-dire qu’il faut remplir les 5 conditions sans exception pour pouvoir apposer sur un emballage qu’il est majoritairement recyclable.

 

“Produit entièrement recyclable”

 

 Le processus de recyclage permet, comme son nom l’indique, de produire une matière recyclée à partir du déchet qui est collecté. Les qualités de la matière recyclée sont souvent moins bonnes que le produit initial car il y a des pertes pendant le processus de recyclage. Pour qu’un produit soit dit “entièrement recyclable”, il faut que la matière recyclée (produite à partir du déchet) représente une certaine masse du déchet collecté, à savoir :

A : 100 % de la masse du déchet collecté

B : 99% de la masse du déchet collecté

C : 95% de la masse du déchet collecté

D : 90% de la masse du déchet collecté

 

Bonne réponse : réponse C, soit 95% ! Eh oui, il y a des pertes en route, même quand un produit est considéré comme entièrement recyclable.

 

“Emballage compostable”

 

 A : L’emballage est…compostable.

B : L’emballage est composé uniquement de papier ou de carton (pas de plastique).

C : L’emballage concerné est par exemple un sac poubelle vert, des sachets de thé ou de tisane en papier.

 

Bonnes réponses : A et C. Si le produit affiche “emballage compostable” alors effectivement, il doit être compostable. Concrètement, ça veut dire quoi d’être compostable ? Pour être “compostable”, l’emballage doit répondre à des critères en termes de concentrations maximales de certains éléments dangereux ou de temps de désintégration notamment[2]. Prenons un sac poubelle de biodéchets : pour pouvoir dire qu’il s’agit d’un “emballage compostable”, il doit être composé uniquement de papier ou de carton, ou uniquement de plastique si celui-ci se dégrade en 180 jours ou moins et n’a pas d’incidence sur la qualité du compost.

Qui est concerné ? Seuls certains produits peuvent porter la mention “compostable”, parmi lesquels  les filtres à café en papier, les sachets de thé et tisane en papier et les capsules et dosettes à café composées d’au moins 95 % de papier, et enfin les sacs utilisés pour collecter des biodéchets (autrement dit, les sacs poubelles verts).

 

***

 

[1] Décret n° 2022-748 du 29 avril 2022 relatif à l’information du consommateur sur les qualités et caractéristiques environnementales des produits générateurs de déchets

[2] Ces exigences sont fixées par les annexes I et II de l’arrêté du 15 mars 2022 listant les emballages et déchets compostables, méthanisables et biodégradables pouvant faire l’objet d’une collecte conjointe avec des biodéchets ayant fait l’objet d’un tri à la source.

[3] Article 79 de la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie, dite loi AGEC.

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